Isoler ou placer des panneaux solaires, par quoi commencer ?

Une règle d’or : isoler est de loin la priorité. Non seulement parce que cela permet de réaliser les plus grandes économies en matière de consommation d'énergie, mais aussi parce que le degré d'isolation a un impact direct sur les techniques d’efficacité énergétique. Nous vous expliquons pourquoi.

D'abord isoler

Marie Lievrouw, Support Engineer chez Unilin Insulation, pointe tout d’abord les aspects pratiques. « Lorsqu’on installe des panneaux solaires sur un toit non isolé sans nouveau revêtement, on risque de rencontrer des problèmes quelques années plus tard. Si l’on constate soudain des fuites d'eau ou si la durée de vie du revêtement est arrivée à son terme, il faudra retirer les panneaux. Cela coûte cher et ne répond à aucune logique. » 

En outre, les pompes à chaleur, boilers solaires et autres doivent être entretenus (obligatoirement ou non), contrairement à l'isolation. Et bien entendu, cet entretien a un coût élevé. Le contrat d'entretien d’une pompe à chaleur, par exemple, coûte en moyenne 50 à 90 euros par an et la vérification d’une chaudière au gaz entraîne, tous les 2 ans, une dépense de 100 à 170 euros.

L’isolation à base de polyuréthane, telle que PUR et PIR, a une durée de vie plus longue que le bâtiment dans lequel elle est installée. Alors que les technologies de chauffage nécessitent un entretien et doivent être remplacées après un certain temps, l'isolation, elle, est ‘à vie’. Elle offre des performances constantes tout au long de sa vie et ne s'affaiblit pas en vieillissant. Dans cette optique, il est donc normal d’accorder à l’isolation une attention prioritaire.

Un impact important sur la demande d'énergie

Pour Marie Lievrouw, le fait qu'environ 60% de l'énergie soit consacrée au chauffage est la principale raison de se concentrer en priorité sur l'isolation. Un bon plan d'isolation permet en effet de réduire considérablement la demande énergétique pour le chauffage. Selon le Gouvernement flamand, la diminution peut aller jusqu'à 40%. Et pour réduire le coût de cet effort, les autorités proposent des primes à l'isolation intéressantes.

« En installant d'abord des techniques coûteuses, vous chauffez, » poursuit l'experte d'Unilin. « Mais si la moitié de votre énergie disparaît ensuite dans les murs et le toit, on ne peut pas vraiment dire que la démarche soit logique. Et d'un point de vue financier, une telle approche n'est évidemment pas idéale non plus. »

Dimensionnement du système de chauffage

« Le dimensionnement de chaque système de chauffage se fait également en fonction de la demande de chaleur, » précise Marie Lievrouw. Une demande de chaleur qui dépend, elle, largement de la perte d'énergie à travers l'enveloppe du bâtiment et du niveau S correspondant… Il n'est donc pas forcément nécessaire d'investir dans des techniques coûteuses ou des installations sophistiquées. En veillant à une bonne isolation, la moitié de la bataille est gagnée.

Ce n'est un secret pour personne : une maison mal isolée ne remplit pas les conditions requises pour l'installation d'une pompe à chaleur. Ou du moins elle nécessite une pompe à chaleur plus puissante, avec un coût beaucoup plus élevé. En effet, en raison de la perte de chaleur, la consommation électrique d'une telle pompe augmente considérablement. Avec toutes les conséquences que cela implique en termes de rendement. 

Cela vaut pour toutes les technologies de chauffage : plus l'isolation est bonne, plus l'efficacité et le rendement sont élevés. 

Commencer par le toit

Nous savons désormais que l'isolation doit être la première étape, mais un processus d'isolation compte plusieurs phases, qu’il est important de bien planifier. Le point de départ idéal est le toit. En effet, comme l’explique Marie Lievrouw, « comme l'air chaud monte et que les températures baissent la nuit, c'est là que se situe la plus grande perte d'énergie. » Le gestionnaire de réseau Fluvius confirme cette affirmation et parle d'une perte de chaleur totale pouvant aller jusqu'à 30%. 

La phase suivante consiste à isoler les murs extérieurs. Ceux-ci, comme le toit, sont en contact avec les intempéries et représentent une surface considérable. Ensuite, il faut s'occuper des fenêtres et des portes extérieures. Vient enfin la surface au sol, où les déperditions de chaleur sont généralement moins importantes.

Ce n'est qu'après avoir franchi toutes ces phases d'isolation que l'on peut installer des techniques appropriées. Les économies d'énergie les plus importantes deviennent alors une réalité, les besoins concrets en matière de chauffage sont clairs et les bonnes techniques peuvent être utilisées pour la meilleure efficacité énergétique.